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Topic: [welovemusic] Nikki Yanofsky, son interview pour l’album Little secret (Read 2761 times) previous topic - next topic

[welovemusic] Nikki Yanofsky, son interview pour l’album Little secret

Un troisième album à 20 ans, plus jeune chanteuse au Festival de Jazz de Montréal à 12 ans, interprète de l’hymne olympique à 16, produite par Quincy Jones, invitée à chanter par Steevie Wonder : c’est peu dire que Nikki Yanofsky est une femme pressée. Elle a quand même pris le temps de répondre à nos questions. 


Tu as besoin que les choses aillent vite ?


Je suis toujours pressée dans la vie, j’ai toujours des choses à faire, mais c’est fun pour moi. Ce n’est pas du travail, parce que j’aime beaucoup la musique.

Petite, tu aurais imaginé avoir déjà un tel parcours à seulement 20 ans ?


Oui, parce que j’ai toujours dit que je voulais être chanteuse. Quand j’étais vraiment petite, au jardin d’enfants, dès que j’ai commencé à parler et donc à chanter, j’ai dit que je voulais être chanteuse. J’ai grandi et maintenant je le suis ! Et je pense que c’est vraiment important de savoir très vite ce que tu veux faire dans la vie, et pour moi ça a toujours été la musique.

Tu n’avais aucun plan B ?


Non. Pour moi si tu veux réussir, c’est vraiment important d’en avoir la conviction. C’était ce que je voulais faire, et même tout ce que je voulais faire.

Ton nouvel album s’appelle « Little Secret » : pourquoi ce titre ?


J’ai choisi le titre « Little Secret » parce qu’une chanson porte ce nom, premièrement, mais aussi parce qu’il s’agit du sens de l’album. Pour moi, il s’agit vraiment d »avoir confiance en soi-même, d’être quelqu’un d’unique. Tout le monde a quelque chose d’unique, et c’est ça, le « petit secret ».

Est-ce que tu as un « petit secret » à nous confier à propos de cet album ?


Il y en a bien un. C’est vraiment drôle, parce que beaucoup de chant sur l’album vient des démos que l’on a faites avant d’enregistrer. On a a utilisées beaucoup alors que c’était la première fois que je chantais ces chansons.

Tu as travaillé avec Quincy Jones sur ce disque. Est-ce que ça n’a pas été intimidant ?


J’ai rencontré Quincy Jones quand j’avais 14 ans, et c’était grâce à une amie en commun, qui a lui a dit qu’il devait m’écouter, comme je chantais du jazz, et même certains de ses arrangements de jazz. A cette époque je chantais beaucoup de Ella Fitzgerald, et Quincy a fait beaucoup d’arrangements dessus. Beaucoup de Sinatra ou Washington aussi. Il a donc été curieux, sans doute parce que c’est bizarre de voir un petite fille qui chante du jazz. J’ai donc chanté pour lui, dans sa maison. Il avait un smoothie à la main et m’a demandé : « Alors, qu’est-ce que tu vas me chanter ? ». J’étais vraiment nerveuse, mais tout s’est bien passé, il est vraiment gentil. C’est Quincy, c’est le meilleur ! Après cela, une année s’est écoulée, et je le rencontre à nouveau. Il me demande ce que je fais les prochains jours, et m’invite au festival de jazz de Montreux. Ensuite, on s’est mis à travailler.

La chanson ‘Something New » reprend d’ailleurs un de ses gimmicks des années 60 et un autre de Herbie Hancock. C’était son idée ?


En fait c’était la mienne. Avec Rob Kleiner, l’autre producteur du disque – Quincy étant le producteur exécutif- avait une chanson qui sonnait comme « Watermelon Man » d’ Herbie Hancock. Je lui ai fait écouter, et j’ai dit qu’on allait faire un hommage à Herbie, et à Quincy pour le refrain. Ces 2 personnes me soutiennent vraiment. Herbie Hancock était à Montreux quand j’ai fait ce fameux spectacle, et j’ai chanté avec lui. Les 2 ont été tellement épatants avec moi… Donc je voulais les en remercier.

On te voit faire une petite chorégraphie dans le clip de « Something New » justement. C’est une autre de tes passions, la danse ?


C’était drôle : pour ce clip, c’est la première fois que je dansais ! J’aime bien danser, mais avant cela, je me disais toujours que je ne pouvais pas le faire. Quand j’ai fait cette vidéo, je me suis dit que je pouvais peut-être le faire, avec des petits mouvements des mains. Maintenant je le fais souvent pendant mes spectacles aussi. C’était une bonne expérience pour moi.

Tous les articles élogieux sur toi dans la presse, du fait de ton jeune âge, est-ce que cela te met la pression ?


Je suis un peu entre les 2. Je pense qu’il est important de savoir qu’il ne s’agit que d’une personne, e tout le monde a une opinion. Des fois quand je lis des choses constructives, je trouve cela bien car cela me permet de grandir en m’aidant de cela. Mais le plus important est d’avoir confiance en soi, de savoir se rassurer.

Les paroles de « Something New » sont d’ailleurs dans cet état d’esprit, comme si tu n’annonçais : « attention, j’arrive ! », presque façon hip-hop.


Pour moi l’album est un vrai mélange. Les racines sont dans le jazz, mais il y a beaucoup d’éléments de 2014, comme du hip-hop ou de la pop. « Something New » est le premier single. Il y a beaucoup de jazz, mais aussi de R’N'B et des éléments d’aujourd’hui.

On sent d’ailleurs qu’avec cet album tu voulais un peu élargir la case « jazz » dans laquelle on t’a placée…


C’est drôle parce que sur cet album, quand j’ai commencé à chanter, ce n’était pas du jazz, mais beaucoup de motown. Petite, j’étais beaucoup Aretha Franklyn ou Steevie Wonder, qui étaient mes idoles, mais aussi les Beatles, du classic rock et des choses comme ça. Quand j’ai fait le festival de jazz en 2006, je me suis dit : « Oh j’ai peut-être besoin d’écouter du jazz ». J’ai trouvé ça incroyable. Mes racines sont vraiment le jazz, la soul et le motown. Avec l’album, c’était vraiment important pour moi de ne pas l’oublier, de faire parler de ces genres. Le jazz, c’est ce que je suis, mais comme dit toujours Quincy, c’est important de dé-catégoriser la musique, de la rendre unique.


On te compare avec Amy Winehouse, elle fait partie de tes modèles ?


Mes influences sont vraiment Ella Fitzgerald, Steevie Wonder, Ray Charles, Aretha Franklyn, mais j’aime beaucoup Amy Winehouse. Pour moi elle fait du jazz d’une nouvelle façon. C’est vraiment original, comme si elle arrivait à piéger son public. Tout le monde entend et trouve que les chansons sont bonnes, alors qu’elle chante du jazz. Avec la production, elle le ramène. C’est comme moi, mais pas vraiment, parce que je ne suis pas Amy.

Tu écris toi-même tes paroles ?


Oui. J’écris les paroles, mais aussi beaucoup de mélodies, des fois les arrangements…

Dans tes paroles, est-ce que tu arrives à te livrer totalement, ou est-ce que tu te gardes des « little secrets » ?


Je pense que c’est important d’être vraiment à l’aise avec la musique. Pour moi c’est comme une thérapie. Quand j’écris les paroles, ça vient vraiment du cœur. Je ne garde pas de « little secret ». Si il y a un sujet dont je veux parler, je vais en parler.

Est-ce que tu adaptes tes paroles à la musique : des paroles joyeuses sur une musique joyeuse, et d’autres plus tristes sur des titres plus sombres, comme sur « Necessary Evil » ?


Cela dépend de comment je commence. Des fois je peux partir de paroles tristes, et la musique le sera aussi. Mais si il y a une chose que je fais beaucoup, c’est partir du titre de la chanson. J’écris beaucoup de titres, et je me sers de ceux que je trouve cools, comme pour « Blessed With Your Curse ». J’avais trouvé le titre avant le reste, et besoin de quelque chose d’un peu effrayant pour la musique.


Tu parles et chantes en français : est-ce que tu remarques des difficultés supplémentaires à chanter dans cette langue, en terme de syllabes, de sonorités ?


Je sais que mon français n’est pas impeccable, mais je trouve cela plus difficile de chanter en français. Certes il y a les paroles, où il ne faut pas se tromper, avec les verbes et tout, mais c’est surtout la prononciation qui est dure, surtout avec les « r ». C’est difficile avec la gorge. Quand je chante « C’est Si Bon » c’est facile pour moi, mais si je chante « Papaoutai » de Stromae c’est beaucoup plus dur !


Le ton de l’album est très moderne, à part le titre « You Mean The World To Me », très 60′s : c’est parce que tu voulais garder un pied dans cette époque bénie du jazz ?


Je fais souvent la blague qu’il existe une « police du jazz », et que si tu t’essaies à reprendre un standard, et que tu te l’appropries, la Jazz Police va débarquer et t’interdire de le faire ! Alors j’ai voulu écrire une chanson qui ressemble à une chanson de cette époque. Comme ça personne ne peut s’énerver après moi ! J’aime beaucoup cette époque du jazz, et j’aime beaucoup l’amour, alors les 2 se rencontrent dans « You Mean The World To Me ».


Tu as pu rencontrer Steevie Wonder l’an passé : c’est comment de chanter avec une de ses idoles ?


Steevie Wonder est la raison pour laquelle je fais de la musique. Pour moi, il est un Dieu. J’ai toujours dit que je voulais chanter avec Steevie Wonder. Oui, mes rêves sont toujours grands, et ça fait marrer les gens qui me disent que cela ne va pas se produire. Je garde ça en tête, je reste positive, et en le restant, et bien les choses finissent par arriver ! Je ne peux toujours pas y croire d’ailleurs…

Est-ce que tu connaissais « Parce Que Tu Crois » et Charles Aznavour avant d’utiliser la chanson dans « Necessary Evil » ?


Oui j’aime beaucoup la musique de Charles Aznavour. D’ailleurs à l’un de mes derniers concerts, une fan m’a offert un vinyle de Charles Aznavour. « Necessary Evil » est une de mes chansons préférées sur l’album, j’adore la chanter, et j’aime beaucoup les paroles de cette chanson, le double sens qu’elles ont.


Avec tout ce que tu as vécu à 20 ans, à côtoyer les Steevie Wonder, Quincy Jones et autres, est-ce que tes relations ont changé avec tes amis d’enfance ou les gens de ton âge ?


Non, pour moi je suis la même fille. C’est vraiment important d’avoir les pieds sur terre. Comme dit Quincy, il faut avoir de la créativité, de l’humilité, et être reconnaissant pour le succès que l’on peut avoir. Je pense souvent à cela. Mes amis me soutiennent beaucoup, et j’ai aussi 2 frères plus âgés. Quand je chante, ils me disent toujours de me taire ou d’aller au sous-sol ! Ca aide, aussi.

Parmi ces artistes canadiens qui cartonnent en ce moment, de qui te sens-tu le plus proche : Arcade Fire, Avril Lavigne ou Justin Bieber ?


J’aime beaucoup Arcade Fire. Justin Bieber est plus proche de moi au niveau de l’âge mais, bon…

source: http://www.welovemusic.fr/interviews/interviews-ecrites/nikki-yanofsky-interview-lalbum-little-secret/
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Serge